Vérité,
Justice, Réparation et Garanties de non-répétition
Aujourd'hui
marque le 16e anniversaire de la disparition forcée de nos 15 enfants
bien-aimés, qui ont été enlevés le 25 décembre 2005 après que les forces
navales marocaines ont intercepté leur embarcation dans l'océan Atlantique en
utilisant des tirs à balles réelles.
Après leur arrestation, les autorités marocaines d'occupation les ont transférés des villes occupées de Bojador et El-Aaiun au quartier général de la marine marocaine à Agadir, puis ils ont été transférés dans plusieurs centres de détention secrets, où ils subissent toujours la disparition forcée sans que l'État marocain ne les accuse formellement ou les traduisent devant la justice.
Dans sa
recherche continue pour connaître le sort de ses enfants, le Comité des mères a
été confronté au déni constant de l'État occupant marocain dans une tentative
de dissimuler le crime d'enlèvement de 15 jeunes. Cependant, des déclarations
contradictoires de responsables marocains ont révélé ces tentatives infructueuses
de tromper et de cacher la vérité. En 2006, les familles ont été convoquées par
le ministère public pour les informer que les autorités marocaines
soupçonnaient que deux corps sortis de la mer pouvaient appartenir à deux
membres du groupe. Après que les familles eurent demandé à l'Etat marocain de
réaliser un test ADN par un organisme indépendant, l'Etat marocain s'est
rétracté sur la déclaration du procureur. En effet, le ministre de la Justice,
Mohamed Bouzoubaa, a dit aux familles d'oublier que le ministère public les
avait convoquées. L’affaire a pris une dimension internationale lorsqu'elle a
été présentée au Groupe des Nations Unies sur les disparitions forcées. Plus
tard, les autorités marocaines ont ouvert une enquête sur les plaintes déposées
par les familles. L'enquête étant superficielle, l'affaire a été rapidement
classée sans tenir compte de ce que les familles avaient dit au sujet des
preuves que leurs enfants étaient détenus au secret et sans aucune référence
aux déclarations antérieures des autorités marocaines.
Après
16 ans de disparition forcée de nos enfants, l'Etat marocain continue d'ignorer
nos souffrances en tant que familles affectées et refuse de libérer nos
enfants, qui, selon des informations confirmées, sont toujours détenus dans une
prison secrète au Maroc.
La
souffrance des familles a également été aggravée par l'interdiction de nos
activités par les autorités marocaines et notre privation de notre droit de
manifester pour revendiquer notre droit légitime à connaître la vérité et à
libérer nos proches. Face à notre souffrance continue en tant que mères et
familles, nous, au sein du Comité des mères des 15 disparus sahraouis et de
l'Association des familles de prisonniers et de disparus sahraouis, déclarons
ce qui suit :
1. Notre ferme
condamnation de l'enlèvement continu de nos enfants par l'Etat marocain et leur
détention dans une prison secrète privée de tous leurs droits.
2. Notre
condamnation du comportement continu de l'État marocain et de ses forces de
sécurité à nier nos droits légitimes, en particulier notre droit de manifester
et d'exiger la vérité, la justice, la réparation et les garanties de non répétition.
3. Notre
condamnation de la tentative continue de l'Etat marocain de nier notre droit à
demander justice, en n'ouvrant pas une enquête sérieuse sur la disparition de
nos enfants.
4. Notre
dénonciation du silence de l'État espagnol et de sa non-intervention dans une
affaire qui le concerne en tant que puissance administrante du territoire du
Sahara occidental, y compris sa responsabilité d'assurer la protection du
peuple sahraoui jusqu'à ce qu'il puisse exercer son droit inaliénable à
l'autodétermination et à l'indépendance dans l'accomplissement des obligations
de l'Espagne de décoloniser le territoire du Sahara Occidental.
5. Notre
gratitude au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées
et involontaires, et nous l'exhortons à poursuivre ses efforts humanitaires
pour connaître le sort de nos 15 enfants et celui de tous les autres sahraouis
disparus.
6. Notre appel au
Comité des Nations Unies pour la protection de toutes les personnes contre les
disparitions forcées à intervenir auprès de l'État marocain et l’Etat espagnol
afin de se conformer pleinement aux dispositions de la Convention
internationale pour la protection de toutes les personnes contre les
disparitions forcées.
7. Notre appel
aux organisations internationales à intensifier leurs efforts pour la
libération de nos enfants kidnappés et de tous les sahraouis disparus.
8. Notre
solidarité avec Sultana Sid Brahim Jaya et tous les membres de la famille Jaya
dans leur combat pour la liberté et la dignité, et nous exigeons la fin de
l'attaque barbare menée par l'Etat marocain et ses milices contre cette famille
soumise au siège et aux agissements criminels depuis plus de 400 jours.
9. Notre
solidarité avec tous les prisonniers politiques sahraouis, leurs familles et
les familles des disparus, et tous les civils sahraouis victimes des violations
quotidiennes de l'Etat marocain dans les territoires occupés.
10. Notre demande
à l'Etat marocain de libérer tous les prisonniers politiques sahraouis et de
révéler la vérité sur les sahraouis disparus.
11. Nous appelons
la communauté internationale à protéger le peuple sahraoui dans les territoires
occupés des violations commises par l'Etat marocain au quotidien, et nous
demandons au Conseil de sécurité de mettre en place un mécanisme international
indépendant et crédible pour surveiller et protéger les droits de l'homme. au
Sahara occidental.
12. Notre appel
au peuple sahraoui à intensifier sa lutte pour obtenir tous ses droits, en
particulier son droit à l'indépendance et à l'autodétermination.
Chahid El Hafed Buyemaa et El Aaiun, le 25 décembre 2021
No hay comentarios:
Publicar un comentario
Nota: solo los miembros de este blog pueden publicar comentarios.