Comuniqué de Presse
Vers 4 heures du matin, ce lundi 8 novembre
2021, des éléments des forces d'occupation marocaines ont de nouveau fait une
descente au domicile de la famille de Sid Brahim Jaya dans la ville occupée de
Bojador (République sahraouie). Les assaillants ont utilisé le mode opératoire
habituel d'agression physique et mentale, détruisant les biens et les effets
personnels de la famille. Ils ont versé un liquide immonde d'origine inconnue
sur le sol et les murs de la maison. Ils ont également injecté la défenseuse
des droits humains Sultana Sid Brahim Jaya une substance inconnue tant en
termes de produit que de conséquences.
Le régime expansionniste marocain a soigneusement choisi le moment, coïncidant avec la Journée nationale du prisonnier civil sahraoui ainsi que le timing du démantèlement violent du camp de Gdeim Izik, le 8 novembre 2020.
Aujourd'hui, à partir de midi, Sultana Sid Brahim Jaya a commencé à avoir de la fièvre, des maux de tête, des étourdissements, des nausées et des vomissements. Son état continue de se détériorer au moment de la rédaction de ce communiqué et on craint pour sa vie.
L'Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) craint qu'il s'agit d'une nouvelle tentative d'assassinat ou expérience medicale avec le but de rendre au silence la défenseure des droits humains.
Rappelons que depuis le 19 novembre 2020, la famille de Sid Brahim Jaya vit sous un siège sans précédent dans l'histoire contemporaine de l'humanité. La mission sordide est menée par des hommes sans scrupules, envoyés sur ordre direct d'un monarque digne des royaumes des ténèbres. Cela rappelle étrangement les menaces lancées par Hassan II contre tout Marocain qui rencontre un Palestinien. C'était le 24 avril 1987, après la rencontre historique entre le président sahraoui Mohamed Abdelaziz et son homologue palestinien Yaser Arafat à Alger. Dans son allocution télévisée ce jour-là, Hassan II n'a pas lésiné sur ses propos : « Quiconque rencontre un Palestinien, sa maison sera entachée avec ce qui ne se dit pas, comme faisaient mes aïeux » . Mohammed VI met ces menaces à exécution contre deux sœurs sahraouies et défenseures des droits humains, Sultana et Luaara, et leur mère, Minatu Emboiric, 84 ans, ainsi que d'autres membres de la famille de Sid Brahim Khaia.
Face à la gravité des faits, l'AFAPREDESA
lance un appel urgent à l'opinion nationale, au mouvement de solidarité avec le
peuple sahraoui, à la communauté internationale, notamment aux Nations Unies (y
compris ses organes tels que l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le
Conseil des droits de l'homme, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, le
Comité de la décolonisation, le Secrétaire général de l'ONU...), l'Union
africaine et ses organes tels que la Commission de l'UA, la Commission
africaine sur les droits de l'homme et des peuples et le Parlement panafricain,
l'Union européenne et ses organes tels que la Commission de l'UA et le
Parlement européen, aux gouvernements des États concernés, en particulier
l'Espagne, la puissance administrante de jure et les États-Unis d'Amérique,
titulaire de la plume au Conseil de sécurité sur la question du Sahara
occidental, la France, en tant qu'acteur majeur dans la région, ainsi que le
reste des membres du Conseil de sécurité, la Confédération suisse, dépositaire
de la Convention de Genève et le Comité international de la Croix-Rouge afin
d'agir rapidement pour :
• L'envoi d'une commission
médicale neutre et indépendante pour examiner et prodiguer les soins physiques
et psychologiques nécessaires à l'état de santé de Sultana Sid Brahim et des
membres de sa famille.
• Une intervention urgente
pour protéger Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille de futures
attaques.
• La levée immédiate de
l'état de siège et de l'assignation à résidence, imposée de facto, à partir du
19 novembre 2021, contre Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille.
• L'ouverture d'une enquête
approfondie, indépendante, transparente et impartiale sur les graves violations
des droits humains et crimes de guerre perpétrés par les forces coloniales
marocaines contre Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille, depuis
le 19 novembre 2021.
Camps de réfugiés sahraouis, 8 novembre 2021
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