sábado, 16 de enero de 2016

Suède : la décision de la honte.


C’est avec une énorme tristesse que nous avons pris connaissance de la déclaration du ministère des Affaires étrangères de la Suède concernant la reconnaissance République Arabe Sahraouie Démocratique.
C’est vrai qu’une telle reconnaissance n’aurait pas, à elle seule, résolue le conflit vieux de 40 années, marquées par le génocide, la répression, les graves atteintes des droits de l’homme et l’exil de centaines de milliers de sahraouis. Néanmoins, elle aurait pu contribuer, à l’instar de la reconnaissance de l’Afrique du Sud, en 2004, à redonner un peu d’espoir au peuple sahraoui et que sa patiente sera récompensée.
Voir : Lettre Thabo Mbeki au Roi du Maroc. http://arso.org/MBK.htm
C’est vrai que chaque pays est libre d’avoir des relations diplomatiques avec les pays de son choix mais cette décision du gouvernement suédois est aussi injuste dans la forme et le fond que dangereuse pour le peuple sahraoui.
Premièrement, il s’agit d’un affront au peuple sahraoui lui-même et un grave précédant. Un pays «ami de la légalité internationale »  et « un ami du peuple sahraoui, de long date » dit au monde entier : Ne reconnaissez pas la RASD, elle ne remplit pas les conditions requises. Le gouvernent suédois se donne ainsi des attributs et des compétences en matière de reconnaissances des états, qu’il n’a pas. En cas de doute, le gouvernement suédois aurait pu saisir la Cour Internationale de Justice (Voir cas du Kosovo http://www.icj-cij.org/docket/files/141/16013.pdf).  C’est le meilleur cadeau à l’occupant marocain qui l’utilisera pour persuader d’autres pays à ne pas reconnaitre la RASD. La Suède, pays de renommé en matière des droits de l’homme et de la légalité internationale, vient de prendre un pas peu amical envers le peuple sahraoui. C’est scandaleux.
Deuxièment, des experts en Droit International, y compris d’éminents  juristes suédois, sont unanimement d’accord que la RASD remplit, bel et bien, les conditions d’un Etat même si une partie de son territoire est occupée par le Royaume du Maroc. La RASD, elle-même, est membre fondateur de l’Union Africaine. Elle y siège depuis 1984. Plus de 84 pays, à travers le monde, ont déjà reconnu la RASD. Cette information a été délibérément occultée par l’étude réalisée par SE Florén. En conséquence, la décision de la Suède constitue aussi une insulte à tous les pays qui reconnaissent la RASD et à l’UA elle-même.
Troisièment, cette décision constitue une trahison au peuple suédois lui-même qui a affirmé, de manière continue et sans amalgame, son appui à la libération du peuple sahraoui du joug colonial marocain. Nous avons la profonde conviction que les forces vives de cette grande nation s’opposeront à cette injustice et exerceront les pressions nécessaires pour amener le gouvernement à respecter les engagements solennels pris en 2012 par le parlement suédois.
Comme pour conjurer le diable Mme Margot Wallström, nous apprend, dans sa déclaration, que le « processus de l'ONU semble maintenant avoir un nouveau souffle » !. S’agit-il du durcissement de la position marocaine, défiant la communauté internationale y compris la Suède, quand le Roi lui-même annonce que le « Maroc restera au Sahara Occidental pour l’éternité » ou peut être la répression qui s’abat sur la population civile sahraouie sous le regard impuissant de la Mission des Nations Unies pour le Referendum au Sahara Occidental (MINURSO), unique mission de paix dans le monde sans compétence en matière de Droits de l’Homme. Curieusement, les droits de l’homme et les ressources naturelles exploitées illégalement, avec la complicité de l’UE, n’ont pas eu droit de cité dans la déclaration de Mme Margot Wallström. C’est compréhensible, il ne faut surtout pas vexer le Maroc, oppresseur du peuple sahraoui. En plus, les affaires vont reprendre de plus bel ! Ce n’est pas grave si 12 jeunes sahraouis sont déjà morts assassinés ou sous la torture dans les prisons marocaines depuis 2013. Ce n’est pas grave si des défenseurs des droits de l’homme croupissent dans les geôles marocaines depuis de nombreuses années.  Ce n’est pas grave si les jugements iniques continuent, le dernier en date celui de Mohamed Bambari, journaliste et activiste sahraoui condamné à 6 ans de prison ferme, le 12 janvier 2016. Ce n’est pas grave si des observateurs internationaux sont expulsés, y compris des citoyens suédois, de craindre de faire connaitre les atrocités commises à l’encontre de la population civile sahraouie. Ce n’est pas grave si les journalistes, les ONG, le CICR, l’Envoyé personnel Christopher Ross, lui-même, ne sont pas les bienvenus dans les territoires occupés.
En allusion à la Palestine,  Mme Margot Wallström affirme « la situation au Sahara occidental diffère en outre de celle qui prévalait dans les états que la Suède a auparavant reconnus ». La question qui reste sans réponse  c’est de savoir en quoi les deux situations sont-elles différentes, selon le gouvernement suédois ? Aux yeux du Droit International, il s’agit bien de deux situations d’occupation et du droit des peuples à l’autodétermination ou bien le gouvernement suédois préfère-t-il la règle de deux poids deux mesures ?
L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) exprime sa vive indignation face à cette décision honteuse du gouvernement suédois et l’exhorte à la revoir en cohérence avec les principes et les valeurs défendus par le peuple suédois et ses forces vives.
Campements des réfugiés sahraouis, le 16 janvier 2016.


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